Les graminees
Gracieuses et graphiques, les graminées offrent l’une des palettes les plus diversifiées du monde végétal. Décoratives de mai jusqu’au cœur de l’hiver, elles se prêtent au jardin à toutes les compositions. Elles ont un charme particulier, ces herbes à l’allure sauvage. Autrefois, on les laissait orner les chemins de campagne en se gardant de les inviter dans les jardins bien ordonnés. Aujourd’hui, elles prennent au contraire une place de choix parmi les plantes jardinées, pour la douceur de leur aspect et leur facilité de culture. Elles affirment la vogue des jardins de style plus naturel, et offrent leurs formes graphiques et fluides aux créations contemporaines. La famille « graminée » regroupe en réalité des espèces très diverses, allant du pâturin des prés aux bambous en passant par les céréales ! Elles ont toutes la capacité de croître continuellement de façon à régénérer leur feuillage. Pour l’ornement des jardins, les plus jolies ont été sélectionnées par les horticulteurs et améliorées par le jeu des hybridations. Peu chères quand on les achète en godets ou petits conteneurs, elles se révèlent vite très économiques car les touffes grossissent régulièrement et elles vivent longtemps. Dans les jardins de ville, on peut se procurer quelques gros conteneurs pour avoir des plants de fortes dimensions qui occuperont plus rapidement l’espace et en feront une élément de décoration géniale.
Elégance et souplesse sont leurs atouts. Elles apportent une légèreté idéale dans les massifs de plantes vivaces et les plus petites habillent avec douceur le pied des arbustes. Le choix s’avère très large dans la multitude de formes, couleurs et hauteurs de cette catégorie de plantes. En coussins réguliers, les fétu-ques sont vertes ou bleues , tandis que les carex se déclinent en bronze, brun ou vert pomme. Un peu plus haut, l’alopecurus (3) et l’hakonechloa produisent des touffes entre 40 et 70 cm d’un beau vert tendre margine de jaune, le phalaris est rayé de blanc. Imperata et panicum sont eux d’un beau rouge foncé. Encore plus haut, le miscanthus de Chine prend des reflets argentés, cuivré ou des zébrures jaunes. Les fleurs blanches, jaunes, rosées en épis cylindriques (mélique, pennisetum) ou plu-meux (herbe de la pampa) ajoutent d’autres nuances à ces feuillages devenant mordorés en fin d’année. D’autres fleurs en épillets, portés en haut des tiges à la façon des miscanthus, ploient avec grâce en fixant les gouttes de rosée. Parmi les formes intéressantes au jardin comme en potées, celles très évasées du deschampsia et des pennisetums contrastent avec les tiges raides et dressées des calamagrostis. Toutes oscillent sous le vent et n’ont pas besoin de tuteur pour y résister même quand elles atteignent plus de 2 mètres de haut. Les plus gracieuses bordent les allées et garnissent les massifs ou les racailles, les plus hautes et imposantes servent de brise-vent. Quand aux stipa « cheveux d’ange », ils offrent un feuillage si soyeux qu’ils s’immiscent partout pour le plaisir de les frôler en passant.
Les graminées sont à la mode
Les graminées sont à la mode. Leur légèreté et leur facilité de culture sont enfin reconnues. Le choix est tel que tout jardin peut les accueillir, et même le balcon.
Vous connaissez forcément les graminées : le gazon en est constitué… Celles que nous vous proposons d’accueillir au jardin font partie des plus décoratives, tout en panache et légèreté. Elles n’ont l’air de rien au début, simples touffes d’herbe, mais dès que les épis apparaissent, un subtil ballet commence, avec la complicité du vent. Car elles ont pour don d’apporter une touche de naturel, métamorphosant à leur contact des fleurs banales en leur offrant un écrin changeant : en leur compagnie, un simple dahlia devient précieux. Si vous souhaitez agrémenter votre salon de jardin rapidement et sans trop de soucis, c’est le moment! Voici trois propositions originales pour les employer au mieux de leur beauté.
Là, on rêve de douceur. Engagez la stipa pour sa finesse caressante. Elle se ressème dans le gravier et les anfractuosités sans gêner le moins du monde. Associez-la à l’érigeron, dont les petites marguerites blanches se renouvellent tout l’été, et glissez un hélichrysum (plante-curry) pour sa senteur évoquant les dunes, ou le calamintha pour son feuillage à senteur mentholée. Créez aussi un décor original en plantant des choux et des pennisetums avant de recouvrir le sol avec un peu de sable clair. L’effet sera superbe.
Oubliez le millepertuis qui est devenu maladif, et adoptez le mélange suivant : miscanthus Moming light et pérovskia, le premier formant des touffes sages, le second se glissant parmi elles pour fleurir en bleu tendre de juin à octobre. En premier plan, installez des euryops jaunes pour le contraste, ou bien encore quelques groupes de lavandes.
Vous sortirez de l’ennui grâce à une graminée japonaise au nom ardu : hakonechloa macra Aureola. Son feuillage doré et retombant avec souplesse permet de constituer des touches de lumière. Tout devient beau autour d’elle : heuchéra, hos-ta, fougères, hortensias et impatiens blanches. Votre cour s’anime d’un seul coup. La même fait merveille également en grosse potée.