La rénovation basse consommation ou passive d’un logement existant I constitue une formidable opportunité pour en réduire la dépense énergétique tout en bénéficiant d’un confort accru. Le gisement d’économies d’énergie est important. Là où une maison traditionnelle consomme en moyenne 240 kWh/m2.an pour ses besoins de chauffage, une habitation basse énergie en demandera moins de 80 kWh/m2.an et un logement passif, dont les besoins sont encore plus réduits, moins de 15 kWh/m2.an. Autre point positif, on peut bénéficier de déductions fiscales intéressantes si toutefois on se renseigne bien en amont sur les conditions de défiscalisation.
La basse consommation se développe aujourd’hui plutôt dans le neuf. Nombreux sont les promoteurs-constructeurs à se lancer dans l’aventure pour préparer la prochaine échéance réglementaire de 2012. A compter de cette date, les logements nouvellement construits ne devront pas consommer plus de 50 kWh/m2.an (exprimé en énergie primaire, c’est-à-dire avant transformation et en m2 SHON, surface hors œuvre nette), contre 110 kWh/m2.an dans la réglementation actuellement en vigueur. Cela englobe les besoins de chauffage, d’eau chaude sanitaire (ECS), d’éclairage, de climatisation et de ventilation (hors électroménager et informatique). Ce niveau d’exigence correspond au label BBC (bâtiment basse consommation) : il s’élève dans le neuf à 50 kWh/m2.an (A sur l’étiquette énergie) et 80 kWh/m2.an en rénovation.
Une liberté de conception
Les maîtres d’ouvrage ont les mains libres en matière de conception. Aucune technique, matériau ou énergie ne sont imposés :
seul le résultat prime. En construction neuve, on trouve ainsi, à des coûts maîtrisés, des maisons basse consommation à l’architecture contemporaine ou traditionnelle, allant de la construction en béton jusqu’à la maison à ossature bois.
Si la révolution est en marche dans le neuf, le mouvement s’avère plus lent dans l’existant. Les rénovations sont en effet encore peu nombreuses à atteindre le niveau basse consommation. Quant aux rénovations passives, plus exigeantes encore, elles se comptent en France sur les doigts de la main.
Les enjeux sont pourtant devenus considérables. À la réduction des consommations énergétiques, qui prend tout son sens dans notre époque de renchérissement du coût de l’énergie et devant la nécessité de maîtriser les émissions de gaz à effet de serre, s’ajoute un confort accru pour l’occupant : air intérieur plus sain grâce à la mise en œuvre d’une ventilation performante, élimination des parois froides, etc. Depuis la mise en place d’une étiquette énergie dans le secteur résidentiel, la performance en matière de chauffage et d’ECS constitue également un moyen de valoriser son bien immobilier sur le long terme. Quelques propriétaires motivés ont franchi le pas.
Certaines régions-un nouvel appel à projets «100 réhabilitations basse énergie» vient par exemple d’être lancé par la région Rhône-Alpes-jouent un rôle moteur dans l’accompagnement des particuliers. Les solutions techniques qui permettent d’atteindre le niveau basse consommation sont éprouvées. C’est donc plutôt du côté des professionnels qu’il faut chercher les freins à ce type de construction : ils sont en effet encore peu nombreux à se positionner sur ce marché émergent.